


80 % des jeunes actifs de 16 à 30 ans déclarent vouloir continuer à travailler, même sans contrainte financière. Ce chiffre, issu de la récente étude de l’Institut Montaigne (Les jeunes et le travail – avril 2025), tranche avec les discours dominants sur une jeunesse désengagée ou « en retrait ». Pourtant, cette même enquête révèle que 66 % d’entre eux constatent un écart entre leurs aspirations et la réalité de leur emploi.
Ce paradoxe, entre envie d’engagement et sentiment de décalage, est au cœur d’une fracture silencieuse. La vraie question n’est pas « les jeunes veulent-ils travailler ? », mais dans quelles conditions souhaitent-ils le faire. Et surtout : comment les accompagner pour ne pas transformer ce décalage en désenchantement durable ?
Des attentes fortes : reconnaissance, équilibre, bien-être
L’étude met en lumière trois exigences centrales chez les jeunes :
Ce que refusent de plus en plus de jeunes, ce n’est pas le travail, c’est l’idée d’un monde professionnel qui les abîme ou les réduit à une fonction.
Le tutorat, levier clé de réconciliation entre aspirations et terrain
Face à ces attentes, les politiques RH cherchent à trouver des réponses concrètes. C’est là que le tutorat peut – et doit – jouer un rôle majeur. À condition de sortir d’une vision réduite à l’accueil ou à l’encadrement technique.
En tant qu’expert du tutorat, je défends une approche plus profonde, fondée sur trois convictions clés :
Faire du tutorat une mission stratégique
Dans un monde où la fidélisation des jeunes talents devient un enjeu critique, le tutorat n’est plus une option. Il est un investissement stratégique.
Il faut reconnaître cette mission, former les tuteurs, leur donner du temps et des outils. Il faut en faire un axe structurant de l’intégration et du développement des jeunes. Car former, ce n’est pas que transmettre des savoirs, c’est aussi transmettre une culture.
Les jeunes n’ont pas déserté le travail. C’est à nous, de ne pas déserter leur accompagnement.